Sujet sensible, parfois même tabou, la verge est un terrain propice à tous types de plaies, rougeurs, irritations ou boutons. Il n’est d'ailleurs pas rare que certains hommes la scrutent régulièrement, à la recherche de la moindre bizarrerie.
Un bouton sur le pénis est en effet souvent une source d’angoisse. Qu'il soit douloureux ou juste disgracieux, il a naturellement tendance à complexer, inquiéter et troubler l’activité sexuelle. Si la crainte majeure reste une maladie sexuellement transmissible (MST), il existe pourtant de multiples lésions sans gravité, et dont l'identification rapide permet un traitement approprié.
Voici quelques pistes d'observation pour vous permettre de mieux appréhender ce type de troubles cutanés. Zoom sur 7 d'entre eux.
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De petites billes blanches ? Rien de grave !
Les petites billes blanches situées sur la ligne qui sépare le gland du corps du pénis, également appelées « papules perlées » ou encore la « couronne perlée », sont banales, normales et indolores. Elles apparaissent généralement après la puberté, car dépendantes des hormones sexuelles.
Vous pouvez les confondre parfois avec des verrues. En cas de doute, n'hésitez pas à consulter votre médecin. La plupart du temps, un simple examen lui suffira à faire un rapide diagnostic.
Ces affections sont physiologiques, il n’y a donc pas de traitement. Toutefois, en cas de gêne excessive, notamment esthétique, votre dermatologue peut proposer de les détruire par laser ou électrocoagulation.
Un bouton blanc n’est pas toujours de l’acné
Les glandes sébacées du pénis ou « grains de Fordyce » sont des petites boules blanches pouvant apparaître au niveau de la verge. Comme la peau est très fine à cet endroit, elles se voient par transparence d’où cet aspect blanchâtre. Rassurez-vous, il s’agit d’un phénomène naturel !
Ces petites glandes sécrètent du sébum (la substance qui permet de bien hydrater la peau du pénis) et ne sont pas contagieuses. Pas besoin de traitement non plus, puisqu’il s’agit d’une lésion physiologique. Mais si cela vous gêne, votre dermatologue pourra l’inciser.
À noter : les femmes aussi peuvent en avoir, au niveau des petites lèvres.
Un bouton qui fait mal : et si c’était de l’herpès ?
L’herpès génital est une infection sexuellement transmissible. Les boutons liés à ce virus (HSV-2) sont généralement assez caractéristiques. On décrit classiquement un bouquet de vésicules, comme de petites cloques « en bouques » translucides. Les vésicules éclatent généralement créant un aspect d’érosion ou de petite ulcération. Elles finissent par sécher et cicatrisent au bout d’une dizaine de jours.
En cas de première poussée (ou primo-infection), une consultation est préférable, l’herpès pouvant entraîner parfois des lésions graves. Même si la guérison du bouton reste le plus souvent spontanée, un traitement par antiviral sous forme de crème, par voie générale et locale, en accélère le processus. Malheureusement, et malgré le traitement, l’herpès génital a tendance à récidiver à intervalles plus ou moins rapprochés et d’intensités variables (deux à trois fois par an, mais parfois plusieurs fois par mois chez les plus malchanceux).
Savoir reconnaître les signes annonciateurs de l’herpès et gérer les situations susceptibles d’entraîner une récidive vous permettront une meilleure prise en charge, à savoir :
- renforcer votre système immunitaire (entre autres en supprimant tous les facteurs de risque) ;
- modifier votre alimentation, c’est-à-dire éviter les produits dévitalisants (tabac, alcool, sucre, chocolat, sodas, aliments raffinés ou trop cuits, etc.) et introduisez des éléments vitalisants tels que les légumes, les fruits, les crudités, les aliments issus de l’agriculture biologiques, etc. ;
- consommer de la lysine qui empêcherait le virus de se multiplier lorsque son taux est supérieur à celui de l’arginine, cela suppose donc :
- de limiter les aliments riches en arginine : chocolat, oléagineux (noix, noisettes, amandes, pistaches, cacahuètes et arachides),
- de privilégier les aliments riches en lysine : œufs, légumineuses, poissons, viandes, fromages (en particulier le parmesan) et les aliments fermentés tels que la choucroute, la soupe miso, etc.
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Les verrues génitales : une maladie fréquente
Les condylomes, ou verrues génitales, sont aussi connus sous le nom de « crêtes de coq ». Ces verrues peuvent apparaitre sous plusieurs formes. Mais le plus souvent, on observe un petit bouton rosé ou grisâtre, plutôt irrégulier, avec plus ou moins de relief et de volume.
Il s’agit d’une lésion virale liée au papilloma virus et généralement transmis par voie sexuelle.
Le traitement dépend de l’étendue des lésions. Il repose sur la destruction locale des verrues, par l'application par un spécialiste d'acide ou azote liquide. Parfois, une petite intervention par électrocoagulation ou laser est nécessaire.
À noter : les récidives sont malheureusement fréquentes.
Une verrue ou un molluscum ?
La confusion est fréquente entre les verrues génitales, lésions cutanées en rapport avec une infection par le papilloma virus, et les molluscum. Ces boutons sont aussi liés à une infection virale très contagieuse.
Cliniquement, il s’agit d’une petite perle de la couleur de votre peau, ou plus claire, avec parfois une petite dépression à son sommet.
La similitude avec les condylomes se poursuit jusqu’au traitement. L’application de produits chimiques comme l’azote liquide ou l’acide trichloracétique est en effet proposée. Le dermatologue pourra opter pour un traitement chirurgical un peu plus agressif si besoin.
De l’acné mal placée
L’acné est une affection cutanée très fréquente. Elle est due à un excès de sébum qui bouche les canaux des follicules entraînant des points noirs et des boutons. Généralement sur le visage, le cou, le dos et la poitrine, on trouve aussi ce type de lésions sur le pénis.
L’aspect est celui d’un bouton blanc, comme on pourrait en voir sur le reste du corps. Mais à cet endroit, il peut être confondu avec un grain de Fordyce, une petite glande sébacée physiologique.
De nombreux traitements médicamenteux existent, pour soigner l'acné, par voie générale et par voie locale.
L'essentiel (et souvent le plus difficile) réside dans l'adoption de quelques bonnes habitudes, comme :
- ne pas tripoter ses boutons, pour éviter la surinfection ;
- nettoyer régulièrement sa peau avec un savon doux et neutre ;
- prendre son mal en patience.
Notre conseil : à tout âge, l'acné donne des complexes ; n'hésitez pas à en parler à un dermatologue !
Bouton ulcérant : ne pas passer à côté d’un chancre !
Le chancre est plus une ulcération qu’un bouton à proprement parler. Deux maladies sexuellement transmissibles peuvent entraîner ce type de lésion : la syphilis et le chancre mou.
- En cas de syphilis, l’ulcération est classiquement unique, dure au toucher, superficielle, propre (c’est-à-dire sans pus), indolore et contagieuse. Elle est plutôt localisée sur le gland ou la région entre le gland et la verge.
- Le chancre mou, lui, a des caractéristiques quasi opposées. Au début, on peut voir des petits boutons rouges qui se transforment en pustules, cela ressemble à une bulle contenant du pus. Il peut y en avoir plusieurs. Ils sont mous, d’aspect sale, irréguliers et douloureux.
Pour l’une ou l’autre de ces affections, l’aspect est assez typique. Au moindre doute, il faut consulter son médecin ! Un traitement antibiotique permet d’en venir rapidement à bout.
Prévention et hygiène : comment éviter les boutons sur le pénis ?
La prévention et l’hygiène sont essentielles pour éviter l’apparition de boutons sur le pénis. Pouvant survenir pour diverses raisons, il est important de comprendre les causes de ces troubles pour pouvoir les prévenir.
Bon à savoir : Le gland et le prépuce sont des zones sensibles qui peuvent être sujettes à l’inflammation et à l’émergence de bosses ou de taches. La balanite, une inflammation du gland, peut être causée par une mauvaise hygiène ou des infections. Dans de rares cas, ces boutons peuvent être signe de cancer.
Il est donc crucial de maintenir une bonne hygiène pour prévenir ces problèmes. Cela comprend le nettoyage régulier de la verge avec un savon doux, le séchage complet après la douche et l’utilisation de préservatifs lors de rapports sexuels avec de nouveaux partenaires pour prévenir les infections transmissibles (IST).
En cas d’apparition de boutons, il est important de ne pas paniquer. Beaucoup de ces affections sont courantes et ne sont pas toujours un signe de problème de santé grave. Cependant, si les boutons sont douloureux, s’ils s’accompagnent d’autres symptômes ou s’ils ne disparaissent pas après quelques jours, il est recommandé de consulter un professionnel de santé pour obtenir un diagnostic précis et un traitement adapté.
Enfin, il est important de rappeler que l’esthétique du pénis varie d’une personne à l’autre. La présence de grains de Fordyce ou de papules perlées n’affecte pas les moments intimes et ne doit pas générer honte ou embarras. Chaque pénis est unique et ces variations sont tout à fait normales.
En conclusion
- Les boutons sur le pénis sont généralement bénins et peuvent apparaître pour diverses raisons et à tout âge. Toutefois, ils peuvent être source d’anxiété chez certains hommes et enfants/adolescents.
- Les symptômes varient en fonction de la cause. En cas d’apparition de boutons inhabituels, il est recommandé de consulter un médecin.
- Le traitement contre ces boutons dépend de la cause. Pour les allergies, il est important de l’identifier et d’éviter tout contact avec le tissu ou la substance en question.
- Pour prévenir l’apparition de boutons sur la verge, il est recommandé de maintenir une bonne hygiène, d’éviter de manipuler ou presser les boutons, et de se laver doucement avec des produits adaptés. Il est également important de prendre soin de sa santé sexuelle en général, en se protégeant contre le risque d’IST et en consultant régulièrement un professionnel de santé pour un examen de routine.
Pages Jaunes vous en dit plus
La plupart des lésions observées au niveau du pénis sont physiologiques ou bénignes, essentiellement liées à des virus et sans conséquence sur la santé. Mais certaines parfois peuvent avoir des conséquences plus graves. Rappelons que le préservatif reste le meilleur rempart contre toute maladie sexuellement transmissible.
Bon à savoir : depuis le 10 décembre 2018, certains préservatifs masculins (préservatifs masculins lubrifiés de la marque Eden, fabriqués par le laboratoire Majorelle) sont remboursés à hauteur de 60 % par l'Assurance Maladie sur prescription d'un médecin ou d'une sage-femme (arrêté du 21 novembre 2018). Depuis mars 2019, les préservatifs masculins « Sortez couverts » prescrits par un médecin sont également remboursés (arrêté du 14 février 2019).
Même s'il est un sujet sensible, surtout chez les très jeunes hommes, il est important d'en parler et de prendre avis auprès d'un médecin. Sans complexe, la vie sexuelle est plus épanouie !
Quelques-uns de nos contenus pourront vous aider à y voir plus clair :
- le psoriasis génital ;
- la mycose génitale masculine ;
- l'angine du pénis ;
- la fracture du pénis.
Bonne lecture !